Abbaye de Saint-Savin (86)
Samedi 15 mars 2025
14 participants, 10 motos
- William & Laurence sur BMW 1250 GS Trophy
- Claude & Jocelyne sur Honda CRF1100L Africa Twin
- Thierry & Véronique sur Honda NT1100
- Patrick sur Kawasaki 1000 Versys
- Christian M. sur Yamaha Tracer 900 GT
- Jean-Pierre sur Honda CRF1100L Africa Twin
- Dominique sur BMW K1300
- Jean-Luc sur BMW 1250 GS
- Alex & Pascale sur BMW 1250 GS Adventure
- Manu sur BMW 1250 GS
Organisateurs & Roadbook : William & Laurence
Rédacteur : Manu
Photos : Jean-Luc, Manu
Top départ 2025 !
Et voilà, c’est reparti pour une nouvelle saison de découvertes !
Pour cette première sortie, organisée par William et Laurence, nous nous dirigeons vers le « grand Nord », là où les températures ne dépassent que très rarement les +5°c… Si nous avons heureusement peu de chance de rencontrer ours polaires et autres animaux en sortie d’hivernage, nous nous attendons toutefois à rencontrer une faune habituée aux froids polaires vue la température à + ou -0°c au point de rendez-vous.
Ce dernier est fixé à Couzeix… qui se prononce « Couzex » et non « Couzé » contrairement à St-Yrieix qui se prononce « St-Yrié » et non « St-Yriex« , encore que si vous dites ça à un charentais il ne va pas comprendre de quelle ville vous parlez car là-bas, St-Yrieix (qui s’écrit pareil… que St-Yrieix), se prononce « St-Yriex » et non « St-Yrié« … Imaginez-vous à la place d’un étrangex, pardon, d’un étranger !
Bref (…), tout le monde étant présent, le départ est sifflé pour une fois avant l’heure (!). Les pilotes ayant hâte de sentir la chaude caresse des poignées chauffantes, et les plus équipés la douceur de leur gants chauffants… à condition qu’ils ne tombent pas en panne (n’est-ce pas JP).
A peine avions-nous quelques dizaines de mètres au compteur que de petits flocons de neige venaient nous saluer, hésitant à s’inviter plus nombreux à cette première sortie. Finalement comme ils avaient trop froid, ils ont préféré rester dans les nuages et revenir plus tard dans la journée… une fois réchauffés… sous forme de pluie bien sûr !
Halte à la minoterie du Moulin de Bram
Nous empruntons la route du Haut-Limousin nous permettant de savourer paysages et villages typiques du Limousin. Finalement la route est assez sèche, même si parfois il faut rester vigilants à cause des traces de boues laissées par les tracteurs.
En tout cas le froid ne nous a pas quitté d’une semelle de pneu, et même si nous sommes tous équipés de multiples couches afin d’y faire face, il cherchera par tous les moyens à s’engouffrer dans nos vêtements pour littéralement nous faire la peau.
On aurait pu croire un moment qu’il avait gagné car, mirage ou non, délire lié à un début de congélation de nos petits cerveaux casqués, nous constatons avec surprise que nos bonnes vieilles vaches limousines ont été remplacées par des vaches poilues à longues cornes, toutes autant effrayées par le vrombissement de nos montures que leurs congénères limousines. Ayant rapidement recouvrés la raison, ce « grand remplacement » supposé n’était en fait qu’un élevage (conséquent) de vaches « Highland » qui semblaient se régaler de ces températures très fraîches.
Pas encore d’ours polaire c’est une bonne chose ! Mais pour combien de temps…
Pause café
Après environ 1h30 de route et une envie pressante accentuée par le froid, nous arrivons à la minoterie du Moulin de Bram au bout d’une petite route. Avec l’autorisation de l’employé du site nous profitons du quai de chargement pour prendre café et gâteaux préparés par Laurence.
Après cette réconfortante et réchauffante collation qui a mis un terme aux tremblements incontrolés, nous visitons la minoterie, guidés par les explications très intéressantes et complètes de l’employé du site.
Le Moulin de Bram
Le Moulin de Bram est l’une des dernières petites minoteries en Haute Vienne. Productrice de farine indépendante propriété de M. Jean-Paul LAVAUD, elle est située à Thiat dans le Haut Limousin à proximité de Bellac et de Montmorillon.
Ce qui fonde l’expertise du moulin, c’est un savoir-faire séculaire transmis fidèlement depuis 7 générations. La minoterie propose une gamme variée de farines : farine de blé (de force Type 45, de tradition Type 65, complète), farine de seigle ou farine de sarrasin.
Si aujourd’hui seuls deux minotiers travaillent encore au moulin, ils ont été jusqu’à 11 travaillant 6 jours sur 7 pour produire de la farine aux nombreux boulangers et professionnels de la région.
La visite du Moulin c’est comme faire un retour dans le passé. L’intérieur est un vrai musée où l’on sent le savoir-faire ancestral, ne serait-ce qu’en admirant les machines anciennes mais toutes opérationnelles qui, entraînées par un système complexe de poulies et de courroies en cuir (souvent rafistolées d’agrafes ou de pointes), nettoient, broient, tamisent, mélangent les graines pour en faire de la farine. Ces machines sont alimentées par un gros générateur électrique secondé par une turbine entrainée par l’eau de la Brame. Autant dire que quand tout ce beau monde se met en mouvement, on assiste à un concert de percussions en tout genre rythmé par le battement intermittent d’un « cogneur en acier » qui décolle la farine agglutinée dans les conduits.
De ces outils d’un autre temps ressortent des farines artisanales de qualité dont nous ne pourrons que pleurer la disparition dans quelques années, l’activité du moulin étant amenée à disparaître. Et avec lui nous ne pourrons que déplorer également la perte immense de connaissances séculaires détenues par les deux minotiers encore en service au moulin.
Après cette belle visite et les jeux de mots coquins de notre président, nous reprenons la route pour 25 petites minutes afin de rejoindre notre restaurant à Montmorillon.
La pluie nous attendait patiemment devant la porte à la sortie du moulin, ce qui nous obligea à nous équiper…
Comme la sortie semblait lui plaire, elle a décidé de nous accompagner tout le reste de la journée.
Nous serons désormais 15 participants, non, 16 avec le froid.
Déjeuner à Montmorillon
Belle adresse trouvée par William et Laurence qu’est le restaurant « Le Roman des Saveurs« .
Situé en contrebas de l’église Notre-Dame de Montmorillon le restaurant se trouve également au bord de la Gartempe. L’accueil fût très sympathique et la formule repas à 25€ tout compris, sans pour autant rogner sur la qualité, en a étonné plus d’un. L’apéritif maison à base de vin blanc, sirop de sauge et cognac est un mélange étonnant et assez réussi. Le vin blanc et rouge (avec modération) est servi en quantité suffisante pour notre tablée. Vin qui au passage est en bouteille et non en carafe.
Quand pour ce prix vous avez apéritif, entrée, plat, fromage, dessert, café et vin compris, le tout bien préparé et bien présenté, on regrette de ne pas habiter plus près pour y retourner plus souvent. D’ailleurs bien que disposant de plusieurs salles, le restaurant est quasiment complet, avec qui plus est une clientèle d’habitués, gage de qualité.
Une petite visite du chef en fin de repas montre les efforts qui sont fait pour satisfaire les clients.
Adresse incontournable !
Abbaye de Saint-Savin
Après ce bon repas, l’après-midi étant bien engagée il est temps de rejoindre Saint-Savin afin de visiter l’abbaye.
Pluie oblige, faut-il encore le dire…, nous nous équipons pour effectuer la petite vingtaine de minutes de route nous séparant de l’abbaye. C’est sans compter le carnaval qui a lieu ce jour là et qui, dans un concert de tambours et trompettes, nous oblige à faire demi-tour et trouver une autre route.
Attention : Animal féroce !
Pour cette occasion de nombreuses rues sont fermées, et il n’est pas facile pour William de trouver un contournement, d’autant plus que derrière lui il y a 9 motos, ce qui lui met un peu plus de pression.
Alors qu’il s’en sortait comme un chef, il fut stoppé par l’animal le plus féroce de la journée. Pas un ours polaire, ni même un morse, mais par le seul et unique « Cerbère de Montmorillon », habillé pour l’occasion du gilet jaune d’une agente dédiée à la circulation de l’évènement.
(Photo ci-contre : la bête sans son gilet jaune).
Au lieu de renseigner William d’une voix emprunte de douceur et de compassion, la bête s’en est prise à lui dans un torrent de cris et de gestes, lui intimant l’ordre de déguerpir lui et sa troupe et de ne pas essayer de passer… ce qui n’était nullement notre intention, bien au contraire… L’apparence humaine de cet animal mythologique échappé des enfers ne donnait pas vraiment envie de rester sur place, voire de forcer le passage.
Finalement, sur une route parsemée de confettis mouillés, nous retrouvons le chemin de Saint-Savin avant d’être bloqués quelques kilomètres plus loin par un panneau « Route barrée à 3,8kms » pour cause de travaux. Peut-être un sort jeté par le Cerbère?
Mais en continuant plus avant nous passons les travaux sans soucis, la route n’étant pas bloquée le week-end, et nous arrivons enfin sur le parking de l’abbaye. Ouf…
Visite de l'abbaye
Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, l’abbaye de Saint-Savin abrite un ensemble de peintures murales romanes très complet et bien conservé.
Notre guide (féminin) nous attendait afin de nous faire découvrir l’histoire et le riche patrimoine pictural du site, à l’origine de son classement. Elle est passionnée par l’histoire de l’abbaye et celle des moines qui ont animés celle-ci au cours des différents périodes. JP, passionné également par la vie monastique (…), notamment celle des moines bénédictins de l’abbaye de Solignac, échange avec elle autour de ces similitudes.
Les origines
(Source : Wikipédia)
Trois siècles après le martyr de Savin et Cyprien au Vème siècle, leurs reliques ayant été retrouvées sur les lieux de leur massacre, Badillus, clerc à la cour de Charlemagne, décida d’y fonder une église abbatiale pour y conserver les précieuses reliques. Saint Benoît d’Aniane, en 821, y fit appliquer la règle de saint Benoît et y fit installer une vingtaine de moines. Il désigna l’abbé Eudes Ier, qui fit construire la première église.
Son décor de peintures murales, réalisé à la fin du XIe siècle ou au début du XIIe siècle, est un ensemble exceptionnel d’imagerie médiévale. Elle est surmontée d’une flèche gothique du XIVeme siècle reconstruite au XIXeme, qui culmine à près de 80 mètres.
Après nous avoir conté l’histoire de l’abbaye jusqu’à nos jours, notre guide nous entraîne à l’intérieur afin d’y admirer les fresques et peintures. A ce sujet, elle nous explique les différences entre les deux, différences que nous ne dévoileront pas ici… vous n’avez qu’à faire la visite si vous voulez savoir !
Un petit indice quand même : fresque provient de l’italien « a fresco ». C’est tout ce que vous aurez !
L’explication des fresques et peintures est passionnante, et sans guide la visite ne se résume qu’à admirer de vieilles peintures au plafond sans en connaître la signification.
Pour tout savoir sur l’Abbaye de Saint-Savin, consultez le site Patrimoine et Inventaire de Nouvelle-Aquitaine.
Anecdote :
Pendant la visite nous croisons à plusieurs reprises un groupe de filles dont c’est pour l’une d’elle l’enterrement de vie de jeune fille.
(Attention : Passage misogyne pouvant heurter)
Pressée de devenir experte en électro-ménager, en cuisine, ménages, couches et biberons, elle profite de ses derniers jours de solitude avant de retrouver quotidiennement l’amour d’un mari assis (et plus tard vautré) sur le canapé, dégustant une (allez… plusieurs) bonne(s) bière(s) devant un match, pendant qu’elle s’affairera à repasser et plier le linge de la maison.
– Et sans faux plis ma chemise STP ! Merde! C’est pourtant facile ! Et mes pantoufles ! Elles sont où mes pantoufles !… Faut tout faire dans cette maison c’est pas possible ?! Buuuuuuuuuuut ! Ouuuaaiiiis !!! On est les champions ! On est les champions !… Tu sais que je t’aime chérie? On est les champions ! Hips !
(Fin du passage très très misogyne)
Allez… bien sûr que la vie décrite ci-dessus n’existe pas ! Encore heureux ! Pffff… n’importe quoi !
– Ah… on me dit quelque chose dans l’oreillette?
– Oui?
– Heu… ah bon? Ça existe en vrai? Oui… mais c’était du temps des moines?
– Ah? Les moines n’avaient pas de femmes et pas la télé?… ah…ok…
Quoi qu’il en soit, on souhaite à cette jeune femme et à son mari tout le bonheur possible dans leur mariage, loin, très loin de ce scénario sur la vie de couple…
Trajet retour
Vers 17h, nous repartons en deux groupes sous la pluie et le froid afin d’effectuer d’une seule traite le trajet du retour en utilisant au maximum les routes principales, avec une pensée pour Dominique et Jean-Luc qui avaient environ 3h de moto pour rentrer chez eux en Dordogne.
Malgré la météo, quoique redoutée sur cette période de l’année, nous avons passé une excellente journée pleine de découvertes. En attendant la prochaine sortie !
Magnifique résumé d’une sacrée journée…on se rappellera de la 1ère sortie 2025 tant pour l’itinéraire aller , que pour le repas et les visites sans oublier la météo qui ne nous a pas épargnés.
Merci Manu pour cette lecture pleine d’humour et bravo !
A très vite.
Dominique
Merci Dominique !
A bientôt sur la route.
Encore bravo Manu pour ton compte rendu …moment de lecture agréable et riche en anecdotes.
Merci Joce pour ces encouragements !
Superbe rédaction….on croirait y être
Félicitations au participants…une belle journée malgré la température…
Amicalement. Gérard
Merci Gérard. Content que ce compte rendu ait permis une participation à distance.
A bientôt.